Comment ne pas être impressionné par le génie de nos prédécesseurs? Prenez Karl Weigert par exemple. Médecin pathologiste de la fin du 19e siècle, il fut un chercheur au sens le plus vrai du terme. Son amour de l’anatomo-pathologie le motiva à s’intéresser aux techniques de coloration de tissus. Lisons ensemble un compte rendu de La presse Médicale du 16 novembre 1904 publié à l’occasion de son décès.
« En Histologie, son nom demeurera attaché à des méthodes de coloration des tissus et des microorganismes…. Une autre enquête, qui passionna Weigert jusqu’à la fin de sa carrière, était l’étude de la « névroglie » ; dès 1882, et jusqu’en 1895, il accumula ses efforts sur ce sujet, non pas seulement à propos de la structure de la gangue interstitielle du système nerveux central, mais aussi au point de vue des modes de coloration de ce tissu. On sait à quels résultats encourageants cet éminent technicien était, enfin arrivé, après tant d’efforts. »
On fait référence ici à sa recette d’hématoxyline ferrique, l’hématoxyline de Weigert, qui colore aussi certains phospholipides, ce qui permet de visualiser les gaines de myéline. Elle sert aussi à colorer les tissus entreposés longtemps dans l’alcool qui ne se coloreraient pas autrement. La coloration nucléaire noire ou grisâtre se prête particulièrement bien aux photographies. Une autre citation de La Presse Médicale éclaire sa vie car l’homme ne s’est pas arrêté là et dans la liste des accomplissements de cette trop courte vie on retrouve également :
« Parmi ses « études de méthodes colorantes », il faut citer : ses premières recherches sur la coloration des microbes, qui remontent à 1871; ses colorations de microbes par les couleurs d’aniline (1875) ; sa méthode pour la coloration de la fibrine (1886), qui donne de si élégantes figures; sa coloration des fibres élastiques dans les tissus (1898), qui lui permit une révision complète de la pathologie des vaisseaux et du poumon. »
La résistance aux acides de son hématoxyline la rend essentielle dans les méthodes qui en contiennent. Par exemple une coloration de Van Gieson qui contient de l’acide picrique va décolorer les noyaux colorés à l’hématoxyline mordancée à l’alun, mais pas ceux colorés avec l’hématoxyline ferrique de Weigert.
Il était le cousin du prix Nobel Paul Erlich, qui, j’aime à l’imaginer, a puisé son inspiration sur ses travaux des colorants à l’aniline, afin de nous offrir le violet de Gentiane, encore largement utilisé aujourd’hui en microbiologie. Le génie courait clairement dans la famille!
J’admire une telle vie donnée pour l’avancement de la science qui nous permet plus de 100 ans plus tard de continuer à bénéficier du fruit de son labeur!
Karl Weigert était un médecin pathologiste de la fin du 19ᵉ siècle, reconnu comme un véritable chercheur passionné d’anatomo-pathologie et intéressé par les techniques de coloration des tissus.
Selon La Presse Médicale du 16 novembre 1904, son nom demeure attaché à des méthodes de coloration des tissus et des microorganismes. Il a notamment consacré de nombreuses années à l’étude de la névroglie et des modes de coloration de ce tissu.
Il est particulièrement connu pour sa recette d’hématoxyline ferrique, appelée hématoxyline de Weigert, qui colore notamment certains phospholipides, ce qui permet de visualiser les gaines de myéline.
Elle est très utile pour :
- Colorer les gaines de myéline
- Colorer les tissus conservés longtemps dans l’alcool
- Obtenir une coloration nucléaire noire ou grisâtre, idéale pour la photographie
Parmi ses contributions, on peut citer :
- Ses premières recherches sur la coloration des microbes (1871)
- La coloration de microbes avec des colorants à l’aniline (1875)
- Sa méthode de coloration de la fibrine (1886)
- Sa technique de coloration des fibres élastiques dans les tissus (1898), permettant une révision de la pathologie des vaisseaux et du poumon
Sa résistance aux acides la rend essentielle dans les méthodes acidifiées. Par exemple, dans la coloration de Van Gieson (qui contient de l’acide picrique), les noyaux colorés avec l’hématoxyline à l’alun sont décolorés, mais pas ceux teintés avec l’hématoxyline ferrique de Weigert.
Weigert était le cousin du futur prix Nobel Paul Ehrlich. Il est possible qu’Ehrlich se soit inspiré de ses travaux sur les colorants à l’aniline pour développer le violet de gentiane, encore utilisé aujourd’hui en microbiologie.
Sa vie, entièrement consacrée à l’avancement scientifique, continue de porter ses fruits plus de 100 ans plus tard. Ses découvertes demeurent essentielles en histologie et en microbiologie.
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